Agriculture : Marie-Louise Fort sur le terrain

A l’invitation de la FDSEA de l’Yonne et de son président Francis LETELLIER, je me suis rendue le 3 octobre à Laborde sur l’exploitation de Monsieur Florian CHAVEY ; exploitation illustrative du malaise que traverse notre agriculture.

Cette visite sur site m’a permis d’établir un état des lieux dans le département et d’appréhender différentes problématiques.

Tout d’abord furent abordées celles liées à la révision du cadre national d’utilisation des produits phytosanitaires par le gouvernement qui réfléchit à la mise en oeuvre de nouvelles modalités de réduction des Zones Non Traitées ( ZNT ).

Une étude d’impact révèle une inapplicabilité du dispositif très complexe prévu qui plongerait nos agriculteurs dans une grande insécurité juridique, car aggravant les distorsions de concurrence avec les producteurs des autres états membres de l’Union Européenne.

En effet, ce projet entraînerait un retrait potentiel de 4 millions d’hectares de parcelle de la production par l’introduction de nouvelles zones non traitées et partant, un recul important de la production alimentaire, la suppression de milliers d’emplois agricole, sans compter la perte de chiffre d’affaires pour nos exploitations.

Autre sujet de préoccupation évoquées et non des moindres, celles des conséquences des intempéries.

L’agriculture icaunaise a été gravement impactée par les récentes intempéries qui ont causé une perte de récolte de 40 à 50% sur l’ensemble du département  ce qui représente un manque à gagner de 60 000 euros pour une ferme moyenne de 120 hectares de grandes cultures dans l’Yonne.

Alors qu’aucune production ne fut épargnée ( viticulture, arboriculture, maraîchage ), les intempéries ont mis particulièrement en danger le modèle polyculture-élevage à tel point que l’élevage qui traverse une grave crise, ne permettra pas de combler le manque à gagner des céréales et les moissons de combler celui des ateliers d’élevage.

Ainsi, le conseil de l’Agriculture Française de l’Yonne a évalué à 360 millions les pertes toutes productions confondues pour l’ensemble du département et les exploitants ne sont plus en mesure de faire face à leurs dépenses, aux créances des fournisseurs, à leur endettement et de procéder aux embauches prévues.

Aussi, aujourd’hui les solutions sont entre les mains du gouvernement qui serait bien inspiré de prendre des mesures à court et long terme à la hauteur des problèmes et des espérances.

Au lieu de cela le plan d’aide à courte vue récemment annoncé relève davantage du cautère sur une jambe de bois que de la stratégie globale, efficace et structurante.

A titre d’exemples, parmi les solutions envisageables, je pense à l’instauration rapide d’une année blanche pour les cotisations sociales, des prêts de trésorerie à 0% ou encore à la mise en place d’un plan d’aide d’urgence sur l’ensemble des filières.

Je pense également à plus long terme à rendre la fiscalité agricole plus souple et adaptée à la fluctuation des marchés, à limiter les distorsions de concurrence avec les autres producteurs européens et à instaurer une assurance aléas climatique accessible à nos agriculteurs.

Autant de sujets que je souhaite, et avec moi les parlementaires de l’Yonne, voir abordés au plus haut niveau de décision.

Notre agriculture mérite d’être défendue. Je m’y emploie.

Marie-Louise FORT

  • Proposition de loi cosignée par Marie-Louise Fort : A lire ici
  • Lettre adressée  à Manuel Valls : A lire ici
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