L’Yonne Républicaine, 27 janvier 2017

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Article de l’Yonne Républicaine, publié le 27/01/2017 à 16h42

Entretien : Franck Morales / Photographie : © Jérémie Fulleringer

La députée-maire de Sens commente, ce vendredi 27 janvier, sa décision de ne se concentrer que sur ses mandats de maire et de présidente de l’agglomération du Grand Sénonais.

Investie par le parti Les Républicains pour les élections législatives des 11 et 18 juin prochains, Marie-Louise Fort, députée-maire sortante de la troisième circonscription de l’Yonne, a annoncé ce vendredi 27 janvier qu’elle ne briguera pas un troisième mandat. Elle privilégie désormais son action locale avec l’ambition « de redonner un destin au nord de l’Yonne ».

À quand remonte votre décision ?

 » Dès 2014, en me représentant, je savais qu’il y aurait un choix à faire. Que la loi m’y contraindrait en 2017. Ma réflexion a mûri au fil des mois. J’ai cumulé trois mandats et surtout beaucoup d’heures pour ne pas que l’un se fasse au détriment de l’autre. Je ne pouvais pas continuer à ce rythme-là. Cumuler est facile si l’on ne fait rien. Ça l’est beaucoup moins quand on s’investit comme je l’ai toujours fait. »

Pourquoi privilégiez-vous vos mandats locaux ?

 » Je suis issue d’un milieu simple. Dans ma famille, si on commence quelque chose, on le termine toujours. Cela fait partie de mon éducation. Mes valeurs sont paysannes, terriennes. On sème aujourd’hui pour mieux récolter demain. Avoir les pieds dans la glaise m’intéresse davantage que de devenir une députée hors-sol puisque c’est de cela qu’il s’agit avec la loi sur le non-cumul des mandats. »

 » Le territoire, c’est la vérité. On ne peut pas être un bon député sans avoir eu un mandat local. Et c’est une idiotie que de détacher les députés du territoire. L’expérience en fera la démonstration. »

Vous n’étiez pas favorable à ce texte …

 » Le territoire c’est la vérité. On ne peut pas être un bon député sans avoir eu un mandat local. Et c’est une idiotie que de détacher les députés du territoire. L’expérience en fera la démonstration. »

Comment a été perçu votre choix dans votre entourage ?

 » J’ai eu de beaux hommages de la part de mon équipe pour avoir privilégié le terrain et les difficultés aux ors de la République. Hommage aussi des instances du parti Les Républicains qui m’a investie pour les prochaines législatives. J’ai la confiance de mon parti. C’est agréable. Je le vis comme la reconnaissance de mon travail sur le terrain. »

Concrètement, comment allez-vous gérer la transition jusqu’aux élections ?

 » Je termine mon mandat de députée, jusqu’en juin. Ainsi, je ne trahis pas les électeurs de la troisième circonscription. On doit rester en place jusqu’à l’installation des nouveaux députés, de façon à ce que l’assemblée puisse sièger si, pour une raison ou une autre,  une session extraordinaire devait être convoquée avant le scrutin. »

 » L’important aujourd’hui est de redonner un destin à ce territoire du nord de l’Yonne. Je ne vais pas le faire seule, c’est une ambition partagée avec les vingt-sept communes de l’agglomération. »

Connaissez-vous celle ou celui qui sera investi à votre place ?

« Il est encore trop tôt pour évoquer le sujet. Je pense qu’il faut passer le fambeau à quelqu’un de plus jeune. Qui saura défendre notre territoire. »

Le nom de votre adjointe, Clarisse Quentin, circule. Est-elle effectivement pressentie ?

 » L’heure n’est pas à ce type de confidence. Mais il est évident que je ferai campagne pour celui ou celle qui conduira la liste Les Républicains. »

Quelle sera votre ambition à la tête de la municipalité et de l’agglomération ?

« L’important est de redonner un destin à ce territoire du nord de l’Yonne. Je ne vais pas le faire seule, c’est une ambition partagée avec les vingt-sept communes de l’agglomération. Car je ne veux pas que ce territoire ne soit réduit qu’à devenir la troisième ceinture parisienne. On part de rien, tout reste à faire dans un département qui n’est pas connu et dont le rôle se cantonne désormais au social. Il importe qu’on se mette d’accord sur ce qu’on veut faire du territoire. On devra porter, sans attendre, des projets structurants pour que le nord de l’Yonne soit enfin pris en compte par les investisseurs et notre grande région. C’est pourquoi je fonde, aussi, beaucoup d’espoir dans la création d’un pôle métroplitain avec Troyes, Chaumont et Montargis à l’horizon 2018. »

Franck Morales

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