Yémen: une situation géostratégique complexe, des choix diplomatiques à opérer

Il y a un an les rebelles Houthis, groupe paramilitaire de confession zaydites rattachés au chiisme qui ont gouverné une partie du Yémen jusqu’en 1962, ont pris possession de la capitale Sanaa.

Ces rebelles sont soutenus par l’ancien président Ali Abdallah Saleh, AQPA (Al Quaïda en Péninsule Arabique) et par l’État Islamique. Cet épisode a eu pour conséquence la fuite du président Mansour Hadi vers le voisin Saoudien.

Nous sommes passés alors d’une guerre civile à une internationalisation du conflit avec la création d’une coalition de pays sunnites pour combattre les Houthis ; coalition menée par l’Arabie Saoudite dans un contexte de guerre froide contre l’Iran Chiite.

( Plus de 10 000 hommes sont engagé au sein de ce groupement de pays sunnites (Arabie Saoudite, Maroc, Égypte, Pakistan, Qatar, Koweït, Bahreïn, Soudan, Turquie, Jordanie, et Émirats Arabes Unis).

Aujourd’hui, la société yéménite est meurtrie et en proie à une crise humanitaire ( plus de 5000 morts ), politique et religieuse, et se trouve placée au cœur d’une guerre d’usure longue et assymétrique qui a réveillé des structures tribales.

Aussi, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont initié une résolution (n° 2216) et l’ont faite adopter, le 14 avril dernier par le conseil de sécurité des Nations Unies qui souligne la nécessité d’une reprise du dialogue en vue d’une solution politique rapide, dans un contexte où la rébellion houthie poursuit ses actions de déstabilisation: attentats terroristes islamistes, destruction de sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO .

Notre pays possède des bases militaire à Djibouti s’est placé depuis de nombreuses années plutôt du côté sunnite et soutient diplomatiquement la coalition.

Nous constatons qu’au gré d’une complexification géostratégique, la guerre civile au Yémen a laissé la place à un conflit entre sunnites et chiites et au moment où la diplomatie française, dans un contexte de crise, souhaite renforcer un dialogue avec l’Iran, elle devra faire preuve d’une belle agilité diplomatique pour concilier ces deux positions.

 

                                                                                                 Marie-Louise FORT

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