Jeudi 13 décembre 2012
Audition de Jacques Delors lors de la reunion conjointe des commissions des Affaires étrangères et Affaires européennes… J’ai toujours plaisir à écouter ce grand européen qui, entre autres qualités, aime beaucoup séjourner chez nous dans sa maison près de Sens…
Il nous a offert sa vision de l’état actuel de l’Europe dont il ne minimise aucun des défauts mais il conserve une foi inébranlable dans sa réalité et souhaite, dans le contexte de la mondialisation et de la concurrence des pays émergents, une « fédérations des nations ».
Sur le sujet des disparités existant entre les pays de l’union, il analyse: « L’Europe doit respecter les diversités même si ces dernières ralentissent un peu le convoi… Aucun pays ne peut empêcher les autres d’avancer mais les pays qui avancent doivent comprendre les autres… »
Il regrette les difficultés financières que connaissent deux de ses « enfants », Erasmus et la banque alimentaire… Et célèbre la nécessité du « lien indispensable entre le parlement européen et les parlements nationaux… »
Beaucoup de questions furent posées sur l’euro, la politique étrangère et de défense…
On peut ne pas partager toute sa vision mais ce fut un grand moment passionnant.
En ce qui concerne la rebelle Angleterre, il juge avec humour que son actuel premier ministre est bien plus « dur » que Margaret Tatcher… Mais considère bien entendu qu’elle doit rester dans l’union européenne.
Beaucoup de questions… beaucoup de réponses de la part d’un homme qui a toujours préfèré la discrétion médiatique et la réflexion à la gloire fugitive d’une petite phrase sur un plateau de télévision. Un grand moment d’analyse politique… La vraie, la grande et ressentie comme telle par nous tous, commissaires de droite comme de gauche…
