Contre le PLFSS

semaine du 27 octobre 2014

Pourquoi, avec mes collègues du groupe, UMP nous avons voté contre le PLFSS

Mardi 28 octobre a eu lieu le vote solennel du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS). Avec mes collègues nous avons voté contre un texte qui ne présente aucune sincérité budgétaire.

Force nous a été de constater, tout au long des débats, l’amateurisme du Gouvernement. De nombreux amendements, sous-amendements et même articles sont sortis de son chapeau alors qu’ils n’avaient été examinés ni en commission ni par les rapporteurs.

Nous n’avons pu que constater avec stupeur la scène de théâtre offerte par les deux parties de la majorité gouvernementale. Elle opposait le parti socialiste frondeur et le parti socialiste canal historique, réduisant les membres de l’opposition à de simples spectateurs.

Quant à lutte contre le chômage il s’agit d’un échec, avoué par le ministre de l’emploi lui-même, contrariant donc les pronostics du Gouvernement sur les recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Ne parlons pas non plus du tacle administré par Bruxelles sur la construction budgétaire de notre pays, avec un déficit non maîtrisé et un retour à l’équilibre reporté à 2018 ou 2019.

Les explications du Gouvernement sont restées inaudibles et peu crédibles sur les économies de 9,6 milliards d’euros. Même le quotidien Le Monde était à la recherche de milliards égarés.

Le Gouvernement n’a pas hésité non plus à mettre en place une supercherie, ponctionnant le secteur du bâtiment et des travaux publics d’1,5 milliard d’euros, destinés depuis quarante ans aux congés payés d’1,5 million de salariés. Les socialistes mettent à mort les caisses des congés payés.

Ils aggravent encore les dépenses en instituant le tiers payant et en supprimant les franchises après des études d’impact aléatoires. Encore un détricotage du passé !

Les choix idéologiques du Gouvernement Valls restent très marqués par la recherche de boucs émissaires, surtout en attaquant une politique familiale qui a fait ses preuves depuis vingt ans.

En modulant les allocations familiales en fonction des revenus, les familles moyennes seront plumées de 700 millions d’euros, après avoir déja été ponctionnées de 3 milliards d’euros depuis deux ans.

Ce PLFSS est un hold-up budgétaire, contraire à la promesse du Président de la République lui-même. Non seulement les socialistes n’aiment pas les entreprises mais ils n’aiment pas les familles non plus car ils donnent un coup de poignard au pacte républicain de l’universalité des prestations sociales.

En revanche, ils privilégient la fonction publique en ne revenant pas sur la suppression du jour de carence pour environ 400 millions d’euros, et acceptent que l’aide médicale d’État destinée aux clandestins, aux étrangers en situation irrégulière coûte 800 millions d’euros ! Nos concitoyens jugeront cette injustice.

L’UMP fait le choix d’une autre politique, qui allie rigueur et réformes structurelles s’agissant de l’hôpital, des retraites, du fonctionnement de la protection sociale.

Aussi, Messieurs les socialistes, plutôt que de l’applaudir, écoutez donc Jean Tirole, lauréat du prix Nobel d’économie, très inquiet de la timidité des réformes en France. Écoutez la Cour des comptes, écoutez le Haut conseil des finances publiques !

Ce PLFSS est non seulement sans ambition, mais aussi flou et plein d’acrobaties budgétaires.

FacebookTwitterGoogle+Email